Que l'on soit parti ou pas, plus ou moins loin, qu'il ait fait beau ou pas, que l'on soit plein de jolis souvenirs ou pas, ce lundi a comme un air de fin de vacances. Cela semble désormais normal que le ciel soit gris, qu'à neuf heures du soir il fasse déjà nuit, que la ville soit à nouveau bruyante (et les voisins aussi), que les plantes n'aient plus aussi soif, que les feuilles du chataigner devant chez moi commencent à roussir... On commence à faire les bilans, de l'été, de l'année, et on se projette dans ce que sera l'automne qui s'annonce.
Sans bouger de chez moi, j'ai la sensation d'être dans le train du retour à la maison. Le paysage défile, les compagnons de wagon sont un peu fatigués, le visage halé, l'air un peu triste, n'ayant plus rien d'autre à lire que les pages soit-disant culturelles du magazine de mot fléchés entièrement rempli. Les enfants sont à peine moins criards qu'à l'aller parce que peut-être un peu plus fatigués. La petite ado d'à coté écoute en boucle le tube de l'été dans son walkman et boude, et le controlleur râle sur deux jeunes hommes qui ont "oublié" leur ticket. Il y a même un peu de sable dans l'allée centrale.
Mais pendant que le train avance, les projets à venir se dessinent aussi. La rentrée des classes pour certains, le retour des soirées avec les amis que l'on n'a pas vu depuis deux mois (avec ou sans les diapos), le travail qui va reprendre, ou enfin commencer, les bloggers qui, un a un, se remettent à écrire, les magasins qui rouvrent leurs portes... et les concerts qui vont reprendre !
Voilà quelqu'un qui pourrait entrer dans ma catégorie "Petit Bonheur du jour" s'il y avait une vidéo à mettre en ligne. Mais bon, il n'y en a pas, et je tiens quand même à vous en parler un peu, alors je ne vais pas être trop fainéante... The Gentle Good est un one man band gallois. Son folk est lumineux et épuré. Il rappelle Nick Drake en plus optimiste. Il y a quelque chose de candide chez The Gentle Good : guitare, violon, violoncelle, banjo, et quelques voix aériennes... Une proximité se crée immédiatement avec lui. Peut-être parce qu'on entend ses doigts glisser sur les cordes de sa guitare, ou parce que quand il chante il semble nous confier un secret à ne dévoiler à personne... Et quand il s'exprime en gallois, en roulant les R, même si je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il peut raconter, je me retrouve entourée de toute la tendresse du monde...
Je fais court aujourd'hui, je repars marcher sur les nuages.
Waiting For Jane
Dawel Disgyn
D'autres titres sur son myspace. Merci Coolbeans pour la découverte !
If you think this is a drag Then don't let me stop you If you think its gonna change Then I hope that change mocks you I won't get in your way I've got nothing left to say but goodbye
Goodbye Goodbye Goodbye Goodbye
I thought That I would be lost Without you I was wrong
I thought That I would be lost Without you I was wrong
Lundi dernier, à La Flèche D'or, c'était LA soirée à emporter de la Blogothèque. Pour ceux qui ne connaissent pas la Blogothèque (si, si, j'en vois au fond là-bas), il s'agit d'un site avec plein de Gentils Rédacteurs qui parlent de musique... et qui la filment parfois. Ca c'est la rubrique "Concerts à Emporter". Le concept est simple : on prend un groupe, un artiste, on le sort de la salle de concert (en l'installant sur un escalier de secours, dans une forêt ou sur un toit) et on le filme en train de jouer. Cette fois là, ce n'était pas un simple concert, mais toute une soirée à emporter. Là encore, les principes du concert sont chamboulés : la scène était ouverte au public, et les musiciens venaient et s'installaient un peu partout dans la salle. Et quelques caméras se baladaient au milieu de tout ça pour immortaliser le moment. Voilà, le décor est planté, la soirée peut commencer.
On était nombreux, très nombreux. Presque trop. La Flèche d'Or était pleine à craquer. Les vieux réflexes sont encore là et on s'installe face à la scène... Mais Jeremy Warmsley qui inaugure la soirée, investit le jardin, pour fendre la foule et rejoindre un petit coin de la salle. On bouge, on se retourne pour le suivre des yeux, et je me dis que la soirée commence calmement, sobrement, tout en finesse. On prend nos marques... Viennent ensuite, pile devant nous (près de la scène donc) Sparrow House, Inlets, Sidi Ali... qui jouent parfois ensemble, parfois non, parfois leurs morceaux, parfois ceux des autres, et au milieu de tout cela une reprise radieuse de God Only Knows. On commence alors à perdre pied, à ne jamais savoir à quoi s'attendre. La température monte, on est de plus en plus serrés. Je commence à avoir du mal à voir ce qui se passe et à tenir debout. David-Ivar Herman Düne's Ya Ya, lui, a décidé d'investir le bar derrière nous. Assis sur le comptoir, la guitare sur les genoux, il s'improvise critique de cinéma entre deux morceaux... lunaire !
Zach Condon montre le bout de son nez et son sourire enfantin, pour rejoindre Sparrow House, Sidi Ali et Inlets. La température monte encore d'un cran (il devait faire au moins 70°C, ce soir là !). Quelqu'un crie "Assseyez vous !" Les deux tiers de la salle s'assoient donc par terre, et magie du moment, je me trouve une petit place sur un coin de canapé, avec une vue imprenable. Quand les premières notes de Postcard From Italy résonnent, une vague de joie se répand dans la salle comme un raz de marrée. Et pour moi, c'est la béatitude : il faut dire que cela faisait deux fois que je ratais Beirut (le groupe de Zach Condon) en concert... et je crois que rien ne sera comparable à ce que j'ai vu ce soir là. Une émotion folle, des visages ébahis, émerveillés, il régnait une sorte de communion entre tous dans cette salle. Avions-nous tous conscience de vivre un moment exceptionnel ? La reprise que Zach Condon a faite de Halleluja (de Leonard Cohen) me suggère que la réponse est oui... Puis, du fond de la salle, arrivent en fanfare les musiciens du Kocani Orkestar. Tout le monde se relève soudainement, et la folie semble contagieuse. Ils rejoignent les autres près de la scène, tout le monde chante en choeur et se met à danser. Je suis engloutie dans la foule, je ne vois plus rien et lutte pour tenir debout (ce qui est un peu frustrant quand on a envie de partager la fête). Cette soirée s'est finie (pour moi, car je suis partie un peu avant la fin) comme un film de Kusturica, dans l'excès, l'inconscience et l'hystérie. Quarante ans après, on l'aura eu notre summer of love, il aura duré une soirée, le 30 juillet 2007.
Take a Walk on the Wild Side *
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J'ai découvert Iwan Rheon en regardant une série télé.Sa musique
n'illustrait pas la série, il y était acteur. La (géniale) série s'appelle
Misfits, et il ...