Pour mon grand retour dans les salles obscures (cela faisait de longs mois que je les avais délaissées) j'ai decidé d'aller voir un petit film, léger et sans prétention... Le Vent Se Lève (The Wind The Shakes The Barley) de Ken Loach, donc je vous ai déjà parlé ici.
Profondément marquée par Land And Freedom, j'y suis allée les yeux fermés. Je n'ai pas retrouvé dans Le Vent Se Lève ce qui m'avait tant bouleversé dans Land And Freedom : des idéaux inébranlables, de grands sentiments...
Ken Loach est cette fois-ci bien plus sombre, bien plus cru et désespéré.
Dans un contexte déjà terrible où l'Irlande est en guerre pour son indépendance, il choisi le moment où le conflit vire à la guerre civile.
La guerre est déjà en soi quelque chose d'absurde. Mais cette guerre civile, fratricide devient totalement surréaliste. Nos héros Damien (Cillian Murphy) et Teddy (Padraic Delaney) se battent pour une cause humaniste et généreuse (le libre arbitre et les même chances pour tous) ; Pourtant ils vont se déshumaniser tout au long du film, l'un après l'autre, jusqu'au dénouement tragique (au sens premeir du terme).
Jusqu'à quel point peut on s'effacer pour rester fidèle à une cause, aussi défendable soit-elle ?
Le Vent Se Lève et Land And Freedom restent comparables sur la thématique : un conflit militaire, des personnages qui mettent leur vie entre parenthèses pour défendre ce en quoi ils croient.
Mais là où Land And Freedom est enthousiaste, emprunt de lyrisme (tout en restant réaliste et sans concession) Le Vent se Lève est d'une implacable cruauté, malheureusement tout aussi réaliste.
Réalisme renforcé par le travail de Ken Loach : une image "classique", sans artifice montrant la beauté rude de l'Irlande à l'image de ses personnages ; l'utilisation de focales moyennes, l'absence "d'effets" nous investit encore plus dans le film : nous sommes l'un d'entre eux.
J'ai toujours été admirative de la façon dont Ken Loach dirige ses acteurs : tout est, semble-t-il, une question de confiance. Ken Loach ne donne pas le scénario à lire dans son intégralité aux acteurs, ce qui fait qu'ils ne savent pas ce qui va leur arriver dans la scène qu'ils s'apprêtent à jouer. Ken Loach souhaite ainsi obtenir une réaction spontanée, et en retour laisse libre cours à l'improvistaion des acteurs.
Alors voilà, je vous ai fait une analyse un peu brouillonne pour (presque) éviter de vous dire que ce film m'a quand même sacrément remuée. Peut-être d'une façon inattendue : ce n'est pas un film qui provoque des envolées lyriques et de grosses larmes (juste quelques unes tout de même!), mais qui vous fait un noeud à l'estomac... longtemps après la séance.
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