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jeudi 24 août 2006

Des noeuds à l'estomac

Pour mon grand retour dans les salles obscures (cela faisait de longs mois que je les avais délaissées) j'ai decidé d'aller voir un petit film, léger et sans prétention... Le Vent Se Lève (The Wind The Shakes The Barley) de Ken Loach, donc je vous ai déjà parlé ici.
Profondément marquée par Land And Freedom, j'y suis allée les yeux fermés. Je n'ai pas retrouvé dans Le Vent Se Lève ce qui m'avait tant bouleversé dans Land And Freedom : des idéaux inébranlables, de grands sentiments...
Ken Loach est cette fois-ci bien plus sombre, bien plus cru et désespéré.

Dans un contexte déjà terrible où l'Irlande est en guerre pour son indépendance, il choisi le moment où le conflit vire à la guerre civile.
La guerre est déjà en soi quelque chose d'absurde. Mais cette guerre civile, fratricide devient totalement surréaliste. Nos héros Damien (Cillian Murphy) et Teddy (Padraic Delaney) se battent pour une cause humaniste et généreuse (le libre arbitre et les même chances pour tous) ; Pourtant ils vont se déshumaniser tout au long du film, l'un après l'autre, jusqu'au dénouement tragique (au sens premeir du terme).
Jusqu'à quel point peut on s'effacer pour rester fidèle à une cause, aussi défendable soit-elle ?

Le Vent Se Lève et Land And Freedom restent comparables sur la thématique : un conflit militaire, des personnages qui mettent leur vie entre parenthèses pour défendre ce en quoi ils croient.
Mais là où Land And Freedom est enthousiaste, emprunt de lyrisme (tout en restant réaliste et sans concession) Le Vent se Lève est d'une implacable cruauté, malheureusement tout aussi réaliste.
Réalisme renforcé par le travail de Ken Loach : une image "classique", sans artifice montrant la beauté rude de l'Irlande à l'image de ses personnages ; l'utilisation de focales moyennes, l'absence "d'effets" nous investit encore plus dans le film : nous sommes l'un d'entre eux.
J'ai toujours été admirative de la façon dont Ken Loach dirige ses acteurs : tout est, semble-t-il, une question de confiance. Ken Loach ne donne pas le scénario à lire dans son intégralité aux acteurs, ce qui fait qu'ils ne savent pas ce qui va leur arriver dans la scène qu'ils s'apprêtent à jouer. Ken Loach souhaite ainsi obtenir une réaction spontanée, et en retour laisse libre cours à l'improvistaion des acteurs.

Alors voilà, je vous ai fait une analyse un peu brouillonne pour (presque) éviter de vous dire que ce film m'a quand même sacrément remuée. Peut-être d'une façon inattendue : ce n'est pas un film qui provoque des envolées lyriques et de grosses larmes (juste quelques unes tout de même!), mais qui vous fait un noeud à l'estomac... longtemps après la séance.


Donovan - Universal Soldier

mardi 22 août 2006

De l'adrénaline

Au feu ! !!!

Ah la vie trépidente d'une employée de bureau, c'est quelque chose !
Aujourd'hui : alerte au feu.

Une sirène hurlante, il faut tout laisser en plan, et se ruer (dans le calme, attention !) vers la sortie. Cinq étages à descendre à pied. Sauf que personne ne joue le jeu ! "Ca doit être une erreur", "Quelqu'un est descendu voir ce qui se passait, moi je ne bouge pas"... Ah bon? Mais alors ça sert à quoi ces alarmes si tout le monde s'en balance ?
Il s'est avéré que c'était une erreur, effectivement, mais bon, ça nous aura fait une ballade ! On se serait cru à l'école, le DRH faisant l'appel ! De toutes façons la moitié n'avait pas bougé de son poste de travail ! Ca c'est de l'abnégation !

J'ai donc survécu aux flammes, pendant les trentes secondes où j'y ai cru !
Pfiou !
J'ai (presque) eu chaud !


The Bell Orchestre
- Throw It On A Fire


Leonard Cohen - Who By Fire


Tim Buckley - Jungle Fire

dimanche 20 août 2006

Des réjouissances

Il y a de grandes victoires dans la vie : survivre à une attaque de zombies assoiffés de sang ; faire le tour du monde sur les mains en faisant le poirier ; finir l'écriture d'une chanson ou d'un scénario ; recevoir une médaille d'or du Badminton aux JO ; arrêter à mains nues un train lancé à pleine vitesse vers un pont dynamité, le vouant à une chute vertigineuse dans un ravin...!

Et puis il y a aussi de petites victoires, comme celles que j'ai vécue hier : j'ai vaincu la machine ! Et désormais mes lecteurs mp3 fonctionnent enfin sur Firefox ! C'est idiot mais je me suis soudainement sentie invincible, tout ça pour trois lignes d'HTML !

Il n'y a pas de petit plaisir, et chaque bonheur est à savourer. Et pour celui là je dois remercier Romain de Blog Pop qui a pris le temps de décortiquer le problème pour le résoudre !

Cette journée est donc à marquer d'une pierre blanche : c'est le jour où un audioblog est devenu audible !


Nice Day - Persephone's Bees


It's a Beautiful Day - Don & Dewey


A Day In The Life - The Beatles
Il s'agit d'une version rare, épurée que j'adore vraiment !

samedi 19 août 2006

De l'homme qui ne rit jamais

Parce que Buster Keaton est le plus grand.

Parce qu'il est le plus drôle et le plus triste à la fois.

Parce qu'il a fini sa vie dans l'indifférence la plus totale.

Parce qu'il est d'une beauté qui me trouble toujours autant.

Parce qu'il m'émeut profondément.

Initié dès son plus jeune âge au spectacle comique en partageant la vie itinérante de ses parents comédiens, Buster Keaton parvient à s'imposer en solo en 1917.
Sa gestuelle, son univers imaginaire le distingue des autres. Fatty, autre comique, l'engage à ses côtés. Après avoir été mobilisé en juin 1918, Keaton s'impose avec ses courts métrages. En 1920, il joue dans Ce Crétin de Malec qui le propulse au même rang de star que Charlie Chaplin. En 1928, il joue entre autres dans Cadet D'eau Douce et réalise Le Mécano de la General. Après Le Cameraman et Le Figurant, ses deux films indépendants, la MGM 'l'achète', le formate et brise sa carrière.
Il enchaîne alors une série de rôles accessoires qui n'ont plus rien à voir avec son talent justifié. Excepté son apparition dans Sunset Boulevard et Limelight (dans lequel Chaplin coupera certaines de ses scènes... de peur qu'on lui vole la vedette ?), il disparaît du devant des la scène dans les années 1940, le temps et l'alcool l'ont usé.
Il publie son autobiographie en 1960 et meurt en 1966.




Monsieur Buster Keaton, vous êtes mon héros.

Voici un extrait du film Sherlock Jr, illustré par Sexy Boy de Air, le mélange est étonnant, mais finalement assez réussi !



mercredi 16 août 2006

Des musiciens ? Vraiment ?

Parfois, le hasard fait mal les choses...

Je m'explique.

Lundi dernier, veille de jour férié mes zamis et moi décidons d'aller boire un verre, dans un bar qui programme régulièrement des concerts... Confiante, je suis le flot, ne sachant pas à quoi m'attendre.
Nous voilà installés dans ce bar fait de bric et de broc, de vieux canapés défoncés, de guirlandes clignotantes et de tableaux aux murs que j'aurais peine à qualifier d'oeuvres d'art... mais bon, ne soyons pas bégueules, espérons que ce qui compte c'est le contenu et non le contenant...
En fait le bar est assez vide, il y a nous, à l'autre bout du bar une bande de rastas tout enfumés, et non loin de là un couple d'amoureux en apnée totale. D'autres rastas entrent dans le bar armés d'une console et de baffles...
A 22h30, ils ont fini l'installation apparemment, et lancent un CD (de reggae.. on ne s'y attendait pas !). L'un d'entre eux prend alors le micro, baragouinant quelques "rastafaraï" parmi d'autres mots que je n'ai pas réussi à comprendre... le tout par dessus le même CD qui tourne toujours...!

Voilà.
C'était donc ça ma sortie de lundi !
Je ne suis pas fan du tout de reggae, donc, déjà j'étais mal tombée, mais en plus je suis sortie de là, totalement consternée...du vrai foutage de gueule (oui je n'ai pas trouvé d'autre terme, plus politiquement correct) ! A moins que je n'aie pas compris ce concept totalement novateur, n'étant pas très cultivée en matière de reggae... qui sait !
Nous étions arrivés assez tôt pour l'éviter, mais il parait que l'entrée était payante ! J'en ris encore !

Alors histoire de se réconcilier avec la musique live, celle qu'on joue vraiment devant vous, voici quelques morceaux, en attendant le prochain concert qui lui, me ravira je l'espère !


The Decemberists - The Chimbley Sweep


Jethro Tull - Beethoven's 9th Symphony


Radiohead - Paranoid Android

lundi 14 août 2006

De ma vie socialement virtuelle ... et inversement


Il y a des jours, comme ça, où il pleut, où on reste au chaud chez soi, tout en se disant que c'est triste de rester seul chez soi un dimanche, où l'on a presque le blues... Tous les potes ont quelquechose à faire et puis de toutes façons on n'a pas vraiment envie de voir qui que ce soit...

Et là, la magie d'internet intervient ! Dans l'après midi, donc, entre un bout de sieste et une série télé (un dimanche exaltant je vous dis !), je reçois un email d'un lecteur de mon blog qui me complimente sur celui-ci (ca fait toujours plaisir !). Curieuse comme d'habitude, je vais faire un petit tour sur son site internet et je me rends compte que le monsieur est musicien ! Il s'appelle Orouni, joue de la guitare acoustique et chante. Sa musique folk douce et sa voix fragile, presque timide le rendent immédiatement attachant. Mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit que ses textes sont bien loin d'être sucrés : l'humour noir est là, dissimulé sous ses mélodies mélancoliques...

Merci donc Monsieur Orouni d'avoir frappé à ma porte !

Il est en concert le 7 septembre prochain au Rendez Vous des Amis, Paris 18è, je crois que c'est à ne pas manquer !
Quelques morceaux en écoute sur son Myspace.


Orouni - Experiments On The Threshold Of Pain

jeudi 10 août 2006

De la reprise et non du raccommodage #4


Un de mes meilleurs souvenir de concert est celui de la Black Session de Yann Tiersen de 1999.

A cela plusieurs raisons : d'abord, les circonstances.
Trois amies et moi nous étions gentiment incrustées dans les loges pendant les balances, l'après midi précédant le concert. Nous n'avions pas de place, mais espérions secrètement en dégotter une à la dernière minute... Et voilà que nous nous mettons à bavarder avec Les Têtes Raides, Claire Pichet, Bertrand Cantat... Neil Hannon était là lui aussi, mais est-ce la barrière de la langue ou bien un admiration surdimentionnée (j'ai ma petite idée sur la question), je n'ai pas osé aller lui dire deux mots. Yann Tiersen était là lui aussi, mais semblait plus préoccupé à l'idée de se refaire une santé avant le concert (la soirée de la veille aurait-elle été un peu trop animée?), que de faire des mondanités... Puis les "vigiles" du Théâtre National de Bretagne, nous ont demandé gentiment mais fermement de nous en aller... un quart d'heure avant le concert ! Et là Ô miracle, Yann Tiersen sort de son demi sommeil pour leur dire que nous allions rester et assister au concert ! Et toc !

Nous nous sommes alors discrètement installées sur les marches de la salle bondée, n'en revenant toujours pas de ce qui nous arrivait !
Et le concert a commencé... Un enchantement de bout en bout, au sens premier du terme : quelque chose de magique s'est passé ce soir-là entre tous ces musiciens...
Déjà très fanatique de The Divine Comedy, j'attendais avec impatience le passage de Neil Hannon. Moi qui étais habituée à son emphase et son coté crooner, j'ai découvert une autre facette : le sens de la subtilité et de la sensibilté. Sa version de Life On Mars ? de David Bowie a donc achevé de faire de moi une Hannon-addict !

Ce soir là je suis rentrée chez moi des étoiles plein les yeux...


Yann Tiersen & Neil Hannon - Life On Mars ?


David Bowie - Life On Mars ?

C'est depuis ce jour là aussi que Hunky Dory est un de mes disques cultes.
La Black Session de Yann Tiersen en entier est disponible ici.

lundi 7 août 2006

Des matinées ensoleillées #8

Cela fait un petit moment qu'il tourne discrètement sur mes platines, le petit Odran Trummel...
Et comme ça sans crier gare, je m'attache ! Il n'est pas comme ces musiciens auxquel je m'accroche d'emblée dès la première écoute, en me disant "oui c'est génial ça !". Non, Odran lui, il prend son temps. Odran est une présence, rassurante parfois, nébuleuse aussi, et plaisante (toujours). Je crois qu'il me rappelle ces airs folks des années 60-70 que j'affectionne tant.

Il a sorti son album Down Louishill l'année dernière : un mélange bricolo-rigolo-mélancolico-folk-pop. Il a tout fait tout seul avec ses petites mains.

Et on prend un délicieux plaisir à l'écouter pour le petit déjeuner sur l'herbe, au soleil, quand il ne tape pas encore trop fort, et qu'on se rendort un peu devant son café un peu trop chaud pour la saison...


Odran Trummel - Salty Lake

Je ne trouve plus son album en vente... apparemment le site de son label n'est plus actif. Si quelqu'un a une idée d'où se le procurer, je suis preneuse !

RECTIF du 9 Août, 19h45
Le site de son label est donc à nouveau actif, vous pouvez donc avoir d'autre renseignements chez Another Record, et acheter son disque ici.
Merci pour les infos !

mardi 1 août 2006

De la parodie

Le dernier album de Muse, Black Holes and Revelations m'a plutôt laissée de glace : trop éléctro et paradoxalement, rein de très nouveau à mon goût...
Mais voilà-t-y pas que me balladant chez ClipTip, je tombe sur le clip de Knights Of Cydonia... que j'ai trouvé excellent !
Un savant mélange de western, de La planète des singes, de Kung fu, de Zorro et une lichette de X-Or (sans la scène au ralenti !)... tout ça donne une histoire abracadabrante, mais franchement drôle !
A voir !



Et le plus drôle dans l'histoire, c'est que maintenant, j'ai envie de l'écouter de plus près cet album, me disant que finalement je suis peut-être passée à coté de quelque chose...
Merci ClipTip !!!