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vendredi 30 mars 2007

Le jour où il fallait quand-même que je trouve un peu de temps


Vendredi, 11h39, chez moi

Je suis épuisée. Il pleut. Je n'ai plus d'eau chaude. Et j'ai froid aux pieds.
Pourtant, je ne peux m'empêcher de sourire béatement depuis que je me suis réveillée.
La raison ?
Andrew Bird.
Il était hier à la Maroquinerie.
Ce fut une expérience quasi mystique... Quand Andrew Bird, l'angélique, est entré sur scène et a commencé à jouer les premières notes de A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left, toute la salle fut irradiée : on frissonne, on a chaud, on décolle. Il s'arrête un instant pour enlever ses chaussures et le morceau prend alors son envol. Il pose son violon, attrape sa guitare et secoue sa tête... sur la gauche.
Andrew Bird nous transmet une énergie folle...


Vendredi, 13h32, Place Ste Opportune

Durant son set il alterne les morceaux de son dernier album Armchair Apocrypha et de son précédent album Mysterious Production Of Eggs (entre autres...). On sent d'ailleurs la différence entre ces deux albums. La guitare est nettement plus présente dans ses morceaux récents, et on ne peut s'empêcher de penser aux Buckley (père et fils) quand il donne de la voix. Mais ce qui le différencie nettement d'eux, c'est cette joie qui l'anime, ses yeux fermés pour mieux se concentrer (ce qui le déconnecte au point de ne plus avoir où est son micro parfois).
Andrew Bird est dans un état de grâce.
Et je suis envoûtée...
Le crin de son archet s'envole, son violon usé et rapé semble avoir vécu déjà une vie entière. Et Andrew Bird se raconte un peu, essayant de voiler une timidité que l'on sent pourtant bien présente.


Vendredi, 17h02, Boulevard Voltaire

La pluie se remet à tomber et j'ai encore froid. Mais je souris toujours.
Le souvenir de ce concert commence déjà à s'évaporer. J'ai la mémoire courte (surtout quand je suis fatiguée comme aujourd'hui).
Je me souviens de cette lumière l'éclairant à contre-jour, renforçant son aura...
Je me souviens aussi de ses rares couacs qui me rappellent qu'il n'est qu'un être humain après tout.
Je me souviens d'avoir été, pendant presque deux heures dans une bulle lumineuse.

Andrew Bird est reparti, ses chaussures à la main...


Vendredi, 21h37, de retour au bercail.

Je comptais me coucher tôt ce soir.
Mais je continue de sourire, et je siffle.


Andrew Bird - Fiery Crash

Et voilà ce que cela pouvait donner, hier :

Andrew Bird - Why ? - La Maroquinerie - 29 mars 2007

Au passage j'en profite pour vous avertir que lundi prochain, à 21h, Paul Is Dead sera de retour...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Un bon concert ça ne s'oublie jamais totalement . Il reste toujours des fulgurances de moments de grâce .
si le monde était rempli de "andrew bird " je crois que nos vies seraient plus souriantes . la preuve avec ton post .

Jen a dit…

C'est sûr que je n'oublierai pas ce concert. Mais je crois qu'il m'en restera plus des sensations que des souvenirs concrets...

Kadi a dit…

Je connais cette sensation aussi, une sorte de lévitation et après, on ne se souvient plus de rien, ou presque!
Un ami qui y était aussi m'a dit qu'Andrew avait de chouettes chaussettes (si c'est pas de l'info ça!) :D

Unknown a dit…

Y en a une qui est allée lui parler ...

Jen a dit…

Kadi : c'est à peu près ça !
Et si tu veux voir ses jolies chaussettes, c'est ;-)

Tigermilk : Eh bien en voilà une qui ose ce que je n'ose JAMAIS faire. Je l'envie drôlement.

Anonyme a dit…

L'intéressée vous dirait qu'il est facile d'aller parler à un Andrew Bird encore plus timide que soi-même et qui a une tendance marquée à parler à mi-voix... Mais il est d'une gentillesse extrême. Et puis il y a des choses qu'on ose faire et d'autres non :)
Et en passant, tu as écrit un très beau compte-rendu de ce concert et des sensations qu'on en garde...

Jen a dit…

Littlesa : Merci beaucoup du compliment.
Mais la timidité, moi, ça m'intimide...;-)